Notre deuxième visite à Calcutta (ou Kolkata), 7 ans après la première, nous ne nous a pas laissé indiférents. La première fois, nous avions parcouru “la cité de la joie” (sic) comme les autres villes Indiennes que nous avions traversées. Ok, on avait été étonné par les hommes qui tirent encore à la main des semblants de charettes (les fameux “rickshaw pullers” ou “hommes-chevaux”) mais rien de plus. Cette fois, nous avons vraiment eu l’impression de visiter un pays différent de celui dans lequel nous vivons depuis plus de deux ans.
D’un point de vue architectural et historique Calcutta est une belle ville, avec un riche passé colonial, souvent décati, parfois en ruine mais au charme indéniable. Mais rapidement, en se promenant dans la ville, on comprend assez aisément que la conservation des vieilles pierres, si chères aux touristes, est certainement le cadet des soucis des milliers de personnes qui habitent dans la rue.
C’est certainement cliché de dire ça mais Calcutta peut choquer par la misère qui y règne : des gens, parfois des enfants seuls, vivent partout sur les trottoirs. Ils mangent, se lavent, dorment, travaillent sur les mêmes 2 mètres carré, ce qui en fait objectivement un paradis pour photographe tant les scènes à chaque coin de rues sont inattendues et pleines de vie. Une fois passée la première stupeur, on découvre que Calcutta a autre chose à offrir et que cette ville dégage un charme bien particulier grâce aux milliers de taxis-ambassadors jaunes d’un autre temps, aux vieux bâtiments surannés, aux vendeurs de rue omniprésents, mais aussi grâce à son fleuve qui aère la ville et le grouillant Howrah bridge…
On a souvent l’impression d’être juste spectateur perdu dans une ruche aux codes inconnus : un cocktail explosif, l’Inde dans ce qu’il y a de plus vivant, beau et… sans pitié. On sent que cette ville a un potentiel de capitale internationale (qu’elle a d’ailleurs été dans la première partie du British Raj) mais qu’elle a pris du retard, beaucoup de retard.
Coté culinaire, nous avons été conquis par la gastronomie unique de cette région que nous avions déjà eu l’occasion de goûter à Bangalore. Grands fans de poissons, les Bengalis utilisent aussi énormément… la moutarde ! Ca donne des plats très différents de ce que nous avons l’habitude de manger dans le reste de l’Inde, assez fins et délicieux !
Ce petit week-end a surtout été une bonne piqûre de rappel pour nous : en vivant à Bangalore et en habitant et travaillant à Indiranagar, on oublie parfois ce qu’est l’Inde. Nous vivons clairement dans un environnement protégé ici (sans pour autant vivre dans une résidence fermée) et il est parfois important de se confronter à une autre réalité de ce pays qui concerne certainement la plus grande partie de la population.
Blablabla