Whitefield, territoire mutant

This post is also available in: Anglais
Whitefield (le champ blanc), c’est le nom ironique du quartier, ou plutôt zone, où je (Nicolas) travaille comme beaucoup de monde à Bangalore. Situé à une quinzaine de kilomètres du centre de la ville, il y a encore 10 ans, ce lieu n’était bel et bien que champs et villages. Aujourd’hui, c’est devenue un des centres majeurs de l’outsourcing IT de Bangalore voire du pays et un territoire en plein boom immobilier sauvage.
Ces zones de bureaux (qu’on appelle ici « tech-park ») ne sont reliées par aucun moyen de transport en commun (hormis les bus) au reste de la ville et ne sont desservies que par deux axes routiers qui comme leur nom l’indique ne datent pas d’hier… Old Madras Road et Old Airport Road. Les embouteillages sont donc assez impressionnants aux heures de pointe et il faut compter une bonne heure pour faire le trajet de 15 kilomètres en bus ou voiture (bon en moto on s’en sort pour 30 min).
Pour éviter ces temps de transport, certains choisissent de plus en plus de vivre à Whitefield. Ils y sont en plus poussés par des programmes immobiliers tous plus clinquants les uns que les autres. Ca va de l’immeuble d’habitations massif dont on clame l’environnement vert au lotissement de villas digne de « Desperate Housewifes » qui se revendique le plus « exclusif ».
Le tout est bien entendu saupoudré de centre commerciaux dignes de ceux que l’on trouve dans le reste du monde mais aussi de bidonvilles, décharges et encore quelques champs de cocotiers ou eucalyptus ici ou là.
On a souvent l’impression qu’ils sont en train de répéter, voire d’amplifier toutes les erreurs qu’on a pu faire dans les années 60-70 en Occident…
Pourtant, dans tous ses contrastes ce territoire a quelque chose de fascinant et c’est assez excitant d’en être le témoin. J’ai donc décidé de l’explorer un midi par semaine, armé de mon appareil photo pour tenter de capturer ce paysage mouvant. Voilà les premières photos de ce projet en cours donc.