Bidar, l’autre merveille des Sultanats du Deccan

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Avec Bijapur, Bidar est une des deux villes ex-capitales de la glorieuse époque des Sultanats du Deccan. Comme nous avions vraiment apprécié la première, nous avons donc visité la seconde avec la même formule : petite équipe d’amis férus de vieilles pierre, visite sans se presser (ça reste des villes qu’on pourrait faire en une journée) et curiosité amusée sur le fait de tester l’offre hôtels/restaurants limitée de ce genre de bourgade indienne paumée.
A Bidar, niveau monuments, la star, c’est le fort. Et il faut avouer qu’il ne vole pas sa condition de vedette. En périphérie de la ville, ses doubles voire triples remparts et douves ont réussi à le protéger des assauts du temps et même du développement anarchique moderne de l’Inde. Après avoir emprunté le chemin en zig-zag (anti-charges d’éléphants !) menant à sa majestueuse entrée, on se retrouve dans un sanctuaire où le calme et la verdure prennent le dessus. La visite est ensuite assez originale et personnalisée. Etant donné que peu de touristes (même Indiens) s’aventurent dans le coin, les monuments ne sont pas vraiment ouverts à la visite… mais pas complètement fermés non plus. Pas de tickets, pas de guide mais des « security guards » et grilles fermées à la place (pour les protéger des dégradations). Sauf qu’au final, dès qu’on montre un minimum d’intérêt, les gardes ouvrent les portes des différents lieux et nous font une sorte de visite guidée où le backchich n’est même pas obligatoire (mais toujours bienvenue bien entendu).
Au delà du fort, on trouve aussi en périphérie de la ville ou dans son « memorial park » des tombes, mausolées et même de beaux restes d’une madrasa qui a encore quelque peu recouverte d’une belle mosaïque bleue. On notera aussi la tombe d’Ali Bareed, ouverte aux quatres vents par des arches élégantes et ayant la particularité d’être entouré des tombes de ses… 61 épouses !
Comme à Bijapur, on a passé une soirée assez inédite dans un des seuls restaurants de la ville servant de l’alcool avec les ingrédients habituels de ce genre d’établissements : ampoules à faible intensité, tables collantes, cadavres de bouteille, population 100% masculine et même compartiments privés avec rideaux. Dépaysant 🙂