A plein gaz vers le « Petit Tibet » de Bylakuppe

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Il y a des jours comme ça où on a juste envie d’enfourcher notre moto et de partir. Bouffer du bitume et de la poussière, aller voir un peu plus loin ce qu’il s’y passe. Rejouer notre voyage au long cours l’espace de quelques jours au moins. En prendre plein les yeux… et se refaire le cuir des fesses au passage.
L’avantage c’est que maintenant que nous sommes en Inde, aller voir quelque chose de différent, d’étonnant, veut en général juste dire sortir de Bangalore. Et comme en plus il n’y a pas grand chose à faire de bien excitant le w-e à Bangalore, on est très facilement poussé vers la sortie.
Sans plans bien établis, nous avons donc décidé de partir sans autre but que la communauté Tibétaine de Bylakuppe .
Le pitch : dans les années 60, des réfugiés Tibétains sont venu s’installer dans le sud de l’Inde. Bénéficiant d’un « act of kindness » de l’Etat Indien à ce moment là, ils ont pu avoir quelques hectares de terre pour eux et y sont restés. Ils y ont cultivé des terres, construit des monastères et reproduit tant bien que mal leur mode de vie Tibétain sous une latitude bien exotique pour eux.
Départ 15h par un doux vendredi aprem, tombée du jour aux alentours de Mysore, on continue jusqu’à ne peut plus en pouvoir et on s’arrête sur un hôtel du bord de la route à 40 kms de Bylakuppe. Ce genre d’hôtel en Inde suit très souvent un concept bien particulier : liquor shop et éventuel restaurant au rez-de-chaussée, chambres à l’étage. Jusque là tout va bien, sauf qu’on ne tarde pas à découvrir que les chambres de l’étage servent surtout de refuge ou « cache » aux clients du liquor shop souhaitant consommer leurs boissons discrètement. Ca donne donc une ambiance un brin tapageuse, voire glauque.
Après une nuit de sommeil partiel, nous arrivons donc au village de Bylakuppe et sa communauté Tibétaine omniprésente. Drapeaux de prière s’agitant au vent des maisons et des rues, portiques aux insignes bouddhistes, moines à la robe bordeaux, on se retrouve transporté tout d’un coup dans un autre monde. Le principal attrait touristique, c’est le monastère Namdroling, aussi appelé « Golden Temple » car il abrite trois statues monumentales de Bouddhas recouverts de feuilles d’or. C’est aussi un vrai monastère bouddhiste où vivent et s’activent de nombreux moines de tous âges. Un petit hâvre de paix qui résonne au son de leurs prières alimentées en thé ou… Coca 🙂
Après un arrêt obligatoire dans le village de Bylakuppe pour nous rassasier en « momos » (raviolis tibétains) et « thukpas » (soupe) délicieux, nous filions finalement vers le Sud et le parc du Wayanad où nous avions repéré un petit « homestay » dans la nature. Après avoir traversé les routes magnifiques de Coorg et le Parc de Nagarhole (où nous avons aperçu des biches et des éléphants semi-sauvages), nous atteignions la rizière enchanteresse de notre « cottage » au Pepper Green Village. La rizière étant dans une sorte de mini-vallée et les « cottages » en hauteur, on avait l’impression d’être dans un amphithéâtre où la nature et la vie agricole locale jouent les rôles principaux.
A refaire, car le lendemain, nous n’avions pas le temps de trainer pour pouvoir faire la route toute la journée et rejoindre Bangalore.