Bombay, intemporelle et arty
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En décembre dernier, nous avons fait un saut, l’espace d’un week-end à Bombay. La fondation ST+ART India y organisait une exposition dans un lieu inédit, les docks de Sassoon. C’était donc une excuse parfaite pour retrouver la ville de notre premier amour avec l’Inde (nous y avions passé 3 mois en échange en 2006).
Ca faisait plusieurs années que nous n’y avions pas mis un pied et nous étions donc curieux de confronter nos souvenirs à la réalité. Dès le taxi, nous ressentons cette énergie qui caractérise Bombay, la « Maximum City » ! On a l’impression d’être des provinciaux qui débarquent à la capitale. Tout a l’air plus sophistiqué, plus dense, plus actif.
Pourtant, on reconnait tout ou presque, et cette impression s’accentue plus on descend vers le centre historique de la ville, South Bombay, où se passait l’expo et où nous dormions.
Les docks de Sassoon sont un lieu à part à Bombay. Situés entre un quartier plutôt huppé (Cuffe Parade) et un autre touristique (Colaba), ils sont une enclave de vie populaire et traditionnelle autour de la pêche, activité principale de ce port. C’est un festival de couleurs et d’odeurs où on croise des pêcheurs, porteurs et décortiqueuses de crevettes qui commencent leur journée dans la nuit et la finissent dans la matinée.
Avoir installé une exposition d’art contemporain et street art temporaire dans ce lieu était donc vraiment singulier et permettait à des publics qui ne se rencontrent jamais de se croiser. L’expo en elle même était vraiment agréable, les oeuvres exposées, diverses, riches et inventives. Surtout, ce genre d’initiatives est rare en Inde.
Pour le reste, Johanne ayant un pied dans le plâtre et notre fils Noé étant tombé malade sur place, notre rayon d’action s’est limité à une re-visite rapide de quelques quartiers du Sud de Bombay. L’occasion tout de même de goûter au charme intemporel et photogénique de cette partie de la ville : des ruelles de Fort au mythique Leopold Café en passant par Marina Drive et avec un arrêt dans l’un des quelques Irani Café encore ouvert.
On est reparti de Bombay avec un sentiment mitigé. Contents d’avoir retrouvé nos repères mais un peu tristes de constater que rien ou presque ne bougeait (le métro souterrain entre Colaba et l’aéroport, dont nous avons vu le chantier, devrait apporter un vent nouveau au sud de Bombay). On sait aussi que les quartiers en mutation sont plus vers Lower Parel, mais le sud parait parfois abandonné, figé dans le temps, sans mise en valeur de ce beau patrimoine.
Aussi, le brouillard, typique de la saison mais accentué par une forte pollution de l’air nous a empêché de voir le soleil. Et ce message publicitaire, de circonstance, d’une banque, aperçu sur un panneau sur la route de l’aéroport qui fait réfléchir : « Saving is like pollution, it’s when it’s too late that everybody’s worrying about it » (L’épargne c’est comme la pollution, c’est quand il est trop tard qu’on commence à s’en préoccuper).
PS : désolé de terminer ce post de nouveau sur la thématique « pollution de l’air » et désolé de vous avoir inquiété avec l’avant dernier post sur cette même thématique. Depuis, nous nous renseignons quotidiennement sur l’état de l’air à Bangalore (que l’on compare avec d’autres villes du monde) et on est un peu redescendu de notre début de parano à ce propos. Bangalore a des niveaux plutôt corrects. Bref, le temps du retour en France en urgence, suite à une crise de pollution majeure en Inde n’est pas encore arrivé, mais nous sommes désormais plus vigilants.