Bijapur, la perle d’art islamique au fin fond du Karnataka

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Bijapur, c’est pas franchement la première destination dont vous entendrez parler en venant en Inde. Perdue au Nord du Karnataka, loin de toute grande ville et de tout itinéraire touristique classique, il faut être soit passionné d’histoire soit ici depuis un moment pour avoir le temps d’y faire un saut.
Et pourtant, Bijapur a de sérieux atouts à revendiquer pour peu qu’on s’intéresse à l’histoire et l’architecture. Capitale au 16e siècle d’un des Sultanats du Deccan, la ville était alors un carrefour culturel et commercial mondial. Et de cet âge glorieux, elle a gardé de (très) nombreux restes dont un mausolée qui possède tout de même la deuxième plus grande coupole au monde (après St Pierre de Rome) !
Après un petit voyage de nuit en train comme on les aime, on a donc découvert Bijapur, au premier abord, un « gros bourg » poussérieux comme on en trouve des centaines en Inde (dans ce cas, le « village » compte tout de même plus de 300 000 habitants !). La différence ici, c’est que derrière les devantures banales des inévitables xerox shops (souvent écrit « zerox » dans le cas de Bijapur pour mieux respecter la prononciation locale), « family-restaurants » et autres marchands de tout et rien, se dressent un peu partout les signes d’un passé trop grand pour cette ville banale : des coupoles de mausolées ou mosquées, des remparts de citadelle, des tours de guet, des arches de portes monumentales.
On visite ici un patrimoine d’art islamique délicat voire démesuré dans le cas du fameux Gol Gumbaz, coupole aux dimensions assez incroyables et à la réverbération sonore hallucinante (ce qui n’est pas sans amuser les touristes locaux qui crient sans discontinuer).
Plus qu’ailleurs, on sent vite que les touristes occidentaux sont assez rares (on n’en a pas croisés du week-end !) et on est donc inlassablement l’objet de photos et de discussions « which-country-what-is-your-name » avec les touristes locaux. Amusant au début, un peu usant sur la longueur mais inévitable en Inde quand on sort des sentiers battus.
Prochaine étape dans le même état d’esprit : Bidar, une autre ancienne capitale d’un des Sultanats du Deccan.
Très sympas ces photos. Me reviennent mes cinq voyages en Inde (la dernière datant de 2005, tout de même). Quand je vois des photos comme ça, ça me donne envie d’y retourner derechef.